L’éternité dure dix minutes… dix minutes et un ciel bleu…
L’éternité commence à l’Ile de Ré. En fait, l’éternité est réthaise, totalement.
Quand on ne sait pas bien se laisser aller à la sérénité, c’est toujours un délice se se laisser surprendre.
L’éternité a commencé ce matin, vers neuf heures, dans les rues du village.
Je marchais tranquillement, le pas posé, les écouteurs vissés dans les oreilles.
Le nez en l’air je laissais les odeurs me bercer, les yeux se promener.
Murs de pierre blancs, volets verts, ciel bleu.
Pas d’agitation, les formes sont simples, presque pures, il n’y a pas de bruit, l’air semble pur. Mon regard est libre, libéré.
Les premier accords de
¿Te Accordas de Mi? montent doucement.
Je me sens bien. Je ne pense plus à rien. Je ne suis pas projeté dans un futur quelconque, je ne me préoccupe pas d’une décision future à prendre, d’un dossier à gérer, d’un avenir.
Je suis dans le présent, dans l’instant. Un instant qui dure. Je suis juste vivant, maintenant, et pour l’éternité, et rien d’autre ne compte.
Puis j’arrive sur le parking, je le traverse… Je passe la porte, et j’entre dans le cimetière. Ironiquement je viens saluer l’éternité.
L’éternité dure dix minutes, dans un ciel bleu, et vibre au son d’une guitare.